Sur la piste de nos ancêtres, extrait :
La chirurgie esthétique :
Vouloir changer son visage ou son corps indique une difficulté à s'y sentir bien, à se reconnaître dans ce physique qui est le nôtre, mais par lequel nous sommes reliés à certaines personnalités ancestrales qui nous parasitent sans que nous en ayons conscience.
Lorsque c'est une partie spécifique du visage ou du corps qui pose problème, elle correspond souvent à une ressemblance, attestée ou supposée, avec un ancêtre. Il conviendra alors de mener une enquête plus approfondie sur l'ancêtre en question pour élucider précisément ce qui nous dérange chez lui et dont on voudrait être débarrassé. Car au-delà du détail physique qui focalise notre attention c'est toute la personnalité (et bien souvent une vocation inaboutie) d'un ancêtre qui se trouve condensée là et qui nous encombre. Il sera libérateur de trouver un point positif chez cet ancêtre que l'on puisse revendiquer et dont le "défaut" physique sera alors le signe totalement accepté. Il faudra bien évidemment découvrir et explorer la vocation enfouie sous le stigmate physique.
Dans certains cas, la souffrance liée à un physique non accepté, est telle que le recours à la chirurgie esthétique semble être le seul moyen d'y échapper. Mais la détresse qui pousse certaines femmes à vouloir subir ce type d'opération ne s'en trouve pas pour autant allégée. Une étude suédoise a d'ailleurs prouvé le lien entre implants mammaires et suicides. En effet, sur 3521 femmes qui se sont fait poser des implants mammaires, sur une période de 11 années, le taux de suicide est trois fois plus élevé, au même âge que, chez les femmes qui n'ont pas subi ce type d'opération.
Il est très important de savoir ce que l'on enlève ou ce que l'on rajoute à son corps et de vérifier que l'on n'a pas d'ancêtres ayant subi des opérations chirurgicales à la suite des guerres comme par exemple " les gueules cassées" en 14-18.
Ces solutions extrêmes, le plus souvent dangereuses et illusoires, pourront être évitées par un travail généalogique approfondi.
Le célèbre chanteur américain Michael Jackson présente un cas intéressant de transformation radicale de l'apparence par la chirurgie esthétique. Septième de neuf enfants, il commence sa carrière musicale à cinq ans, comme chanteur des Jackson five, groupe composé de lui et ses frères et managé par son père.
Au fur et à mesure de son succès grandissant, la physionomie de Michael se transforme tellement, qu'au final, il ne reste plus rien d'originel dans son visage. Sans doute a-t-il voulu effacer de son apparence toute trace d'appartenance pouvant le relier à sa famille. Et effectivement, sur les photos de lui avec ses parents, toute ressemblance a été gommée.
S'il a été marié plusieurs fois et a eu 3 enfants, il n'a pas recréé de véritable cellule familiale, ni de couple durable. Par contre, il s'est fait construire un ranch/parc d'attraction, dans lequel il invite des enfants malades ou défavorisés, qu'il a baptisé "Neverland" en référence à Peter Pan, le garçon qui ne voulait pas grandir. Refuser de grandir et rechercher la compagnie des enfants est une façon de rejouer sa propre enfance, de vouloir en annuler les difficultés car Michael n'a pas vraiment eu d'enfance.
Dès cinq ans il devait chanter et se produire avec ses frères, sous la pression d'un père d'autant plus exigent qu'il n'avait pu lui-même réussir dans la musique, comme il l'aurait souhaité. Reportant toute son ambition sur ses enfants, il les faisait sans arrêt répéter et se montrait brutal, ne lésinant pas sur les châtiments corporels. De plus, Michael devait endurer les sarcasmes de son père qui le traitait de "big nose". On ne s'étonnera pas qu'il n'ait à présent quasiment plus de nez ! Quant à la couleur de sa peau, qu'elle soit due comme il le clame au vitiligo, ou à un blanchissement volontaire comme d'autres le prétendent, le résultat en est que le chanteur noir américain, le plus célèbre dans le monde entier, a l'apparence d'un blanc. Ni homme, ni enfant, ni blanc, ni noir, Michael Jackson n'appartient à aucune catégorie, le succès phénoménal qu'il a connu en faisant de toute façon un être à part.
Enfant maltraité et utilisé par un père ambitieux et tyrannique, il a endossé la vocation ratée de son père pour réussir au-delà de toute espérance, mais son visage, de plus en plus inquiétant, semble clamer "je n'ai rien à voir avec vous, nous ne somme s pas de la même famille". Comme lorsqu'il chante "The kid is not my son" (dans la chanson Billy Jean), son apparence semble démentir sa filiation. Cette transformation physique, est peut-être le seul moyen qu'il ait trouvé pour se différencier de son milieu d'origine qui a voulu le façonner sans tenir compte de ce qu'il était réellement. Plutôt que de renier ouvertement ses géniteurs, qui l'ont, malgré les mauvais traitements propulsé vers le succès, il s'inflige des transformations et des souffrances dans sa propre chair, qui le font apparaître aux yeux du monde entier comme un être d'une espèce à part, sans racine ni liens familiaux, presque auto-engendré.
Pourtant qu'on le veuille ou non, notre apparence extérieure nous rattache inexorablement à nos ancêtres, non seulement comme individus, mais aussi comme groupe ethnique. Nous portons dans notre chair la trace individuelle et collective de nos ancêtres.
C'est parfois tout un groupe humain qui refuse son apparence pour des raisons historiques. Les noirs veulent blanchir leur peau, défriser leurs cheveux pour ressembler et s'intégrer au groupe qui les a dominés et parfois réduits en esclavage. De la même façon, la tendance des femmes à gommer leur féminité (maigreur qui fait disparaître les formes féminines, cheveux courts, vêtements unisexes, etc.) permet de se rapprocher du groupe dominant.
Mais renier son appartenance ethnique ou sexuelle ne peut se faire qu'au prix d'une mutilation intérieure et/ou d'une violence extériorisée.
La solution dans ce cas ne pourrait qu'être collective et passerait nécessairement par la reconnaissance des torts faits à ces groupes et des actions visant à réparer les souffrances infligées. Elle permettrait à chacun de retrouver la fierté de son appartenance et de remercier les ancêtres du legs transmis, au lieu d'en subir le poids comme un fardeau, ou de chercher à l'effacer en voulant modifier son apparence.