Angles, barbelés et contrôle : l’univers graphique de Donald Trump
À travers l’analyse graphologique de la signature de Donald Trump, cet article explore comment un tracé anguleux et exagéré révèle une personnalité complexe, marquée par le besoin de contrôle, d’impressionner, et des mécanismes de défense profondément enracinés.
GRAPHOLOGIE
Laurence Baudot
12/30/20245 min read


Il n’est pas question ici de politique. Il est question de la signature d'un individu et de la façon dont elle peut nous aider à comprendre sa personnalité grâce à la graphologie.
La signature de Donald Trump est à la fois impressionnante et peu commune. Elle ne peut qu’interpeller l’œil du graphologue.
Tel un logo, notre signature donne à voir ce que voulons être aux yeux du monde, la "marque" que nous souhaitons représenter. En effet, la signature nous renseigne sur le moi social, ce que nous voulons montrer aux autres, nos ambitions, tandis que l'écriture révèle plutôt ce que nous sommes réellement sur un plan plus intime.
Mais la signature et l'écriture doivent être homogènes, c'est-à-dire qu'elles ne doivent pas être trop différentes. Si elles diffèrent trop, comme cela semble être le cas pour Donald Trump, cela montre un décalage entre ce que nous sommes et la manière dont nous nous présentons aux autres.
Néanmoins, il n'est pas rare qu'une signature se démarque de l'écriture. Elle peut être légèrement plus petite ou plus grande, ou présenter d'autres différences (forme des lettres, trait, direction...). Cela signale un décalage entre le moi intérieur et ce qui est montré sur la scène sociale. Le plus souvent, il s'agit simplement d'essayer de paraître un peu mieux que ce que l'on se sent être.
Dans le cas de Trump, la différence entre sa signature hérissée d'angles et son écriture plus arrondie (du moins celle que l'on trouve facilement en ligne) est frappante.
Dans le cas d'une signature très différente et très valorisée, il y a généralement une forme de surcompensation.


Examinons plus en détail la signature de Donald Trump et voyons ce qu'elle peut nous apprendre.
L'une de ses caractéristiques excessives est son angularité, les pointes acérées comme du fil de fer barbelé qui la ponctuent.
Cela dénote de la détermination, mais aussi un malaise intérieur, un manque de flexibilité et un comportement arrogant et agressif. Cela signifie également la nécessité de contrôler, de dissimuler, voire de supprimer les sentiments et les émotions.
Sa signature ne ressemble-t-elle pas à une rangée de dents acérées prêtes à mordre pour impressionner quiconque s'approcherait de trop près ?
Cette signature, faite d'angles rigides, semble façonnée par la règle de vie suivante : «Ne montre jamais que tu es faible, n'admets jamais que tu puisses hésiter ou avoir peur, ne fais confiance à personne, ne baisse jamais ton bouclier, les ennemis sont partout et peuvent profiter de n'importe quel point faible ».
On n’est pas loin de la paranoïa avec cette signature.
Elle n'est composée que de lignes droites, de bâtons et d'angles, sans la moindre courbe, ni souplesse, ni hésitation.
Chaque lettre est reliée à la suivante, il ne s'arrête jamais pour réfléchir ou reconsidérer mais poursuit son idée ou son objectif sans jamais les remettre en question.
Il y a une obstination dans la façon dont chaque lettre est étroitement liée à la suivante, qui est aussi une façon de ne laisser personne ni aucune autre façon de penser l’approcher pour s’immiscer dans sa façon de gérer sa vie (et celle des autres). Tout est verrouillé et l'écoute n'est pas une option.


Et bien sûr, on ne peut s'empêcher de remarquer sa dimension exagérée.
Cette signature veut être vue et remarquée de loin, elle veut s'imposer et impressionner, paraître puissante et au centre de tout.
Peut-être que le pire pour lui serait d'être ignoré, de se sentir sans valeur et méprisé comme lorsqu'il était enfant avec des parents non disponibles. C'est ce que Mary Trump, la nièce de Donald, écrit dans son livre sur sa famille «Trop et jamais assez: Comment ma famille a fabriqué l'homme le plus dangereux du monde» où elle explique que la mère de Donald était souvent malade et absente, et considère que son père était un sociopathe.
C'est probablement ce qui a rendu Donald Trump incapable d'admettre la moindre faiblesse (ou ce qu'il considère comme tel) chez lui ou chez les autres, qu'il s'agisse d'une maladie ou de quoi que ce soit d'autre, ce qui était considéré comme inacceptable pendant son enfance.
La compassion n’est pas autorisée, remplacée par l'aveuglement face à la souffrance ou à la fragilité ; n’admettre aucune faiblesse pour soi-même rend impossible de la tolérer chez les autres.
En général, l’excès dans un sens est un signe du contraire. Vouloir à ce point impressionner, s'imposer aux autres, c'est faire preuve d'une grande insécurité au fond de soi.
N'oublions pas le dernier trait de la signature qui retourne vers la gauche et traverse le nom. Cela peut indiquer un comportement autodestructeur ou, du moins, une insatisfaction à l'égard de soi-même. Ajouté aux autres gestes vers la gauche, cela témoigne également d'un instinct et d'une volonté d'appropriation. Garder ce qu'il a est une priorité. Partager ne lui viendrait même pas à l'esprit.
En conclusion, nous sommes loin de la signature d'un homme équilibré. Ce n'est pas quelqu'un qui peut abandonner facilement ou admettre qu'il a tort ou qui s'excusera pour ce qu'il a fait. Au contraire, il s'accrochera à ces remparts derrière lesquels il s’abrite, tout comme il s'était accroché à ce mur qu'il avait promis de construire à la frontière mexicaine.
Il n'est d'ailleurs pas étonnant qu'il ait voulu construire un mur, car sa signature ressemble exactement à un mur, un mur fortifié, inébranlable et hérissé de pointes tranchantes. Il peut croire qu'il est parfaitement protégé derrière ce mur, mais il l’empêche de voir le monde extérieur et la réalité tels qu'ils sont.
Dan un passage intéressant de son livre, Mary Trump explique que son grand-père (le père de Donald) lui avait demandé de modifier sa signature parce qu'elle était illisible et qu'il n'aimait pas cela.
La signature actuelle de Donald Trump est également illisible.
Celle-ci, datant de 1978, est plus lisible, du moins la première partie. Il serait intéressant de savoir quand elle est devenue complètement illisible.


Deux livres intéressants concernant la personnalité de Donald Trump :
Trop et jamais assez: Comment ma famille a fabriqué l'homme le plus dangereux du monde de Mary Trump
The Cult of Trump de Steven Hassan